La MILDECA fait des recommandations modernes, étayées scientifiquement et respectant la législation européenne

Edito. Vous y avez cru ? Nous non plus. Et nous vous expliquons pourquoi.

La MILDECA a fait hier un rappel à la loi sur le CBD. En quatre grands points, la Mission redonne le cadre de l’utilisation du cannabidiol en France :

  • obligation d’utiliser des variétés de chanvre issues du catalogue européen
  • interdiction de l’utilisation industrielle et commerciale de la fleur et des feuilles de chanvre
  • 0 THC dans les produits au CBD, ce dernier devant être obtenu à partir des parties autorisées de la plante (fibres et graines)
  • aucune allégation thérapeutique autour du CBD

Ces directives pourraient sembler légitimes, si l’on ne connaît rien au CBD ou au Droit.

Des recommandations passéistes

La Suisse commercialise depuis presque 2 ans du cannabis CBD à -1% de THC en tant que substitut au tabac. L’Italie vend du cannabis CBD en tant que « souvenir ». L’Espagne a ses Cannabis Clubs, tout comme le Royaume-Uni qui autorise également la vente de CBD en magasin, alors qu’Amsterdam profite d’une tolérance cannabique depuis 30 ans. L’Allemagne distribue du cannabis médical en pharmacie et le rembourse pour les pathologies les plus graves. Le sens de l’Histoire n’est aujourd’hui plus à la répression, non pas pour faire comme les autres, mais pour encadrer et sécuriser les usages des citoyens.

La MILDECA, dans un dernier sursaut prohibitif, n’a pas su profiter du wagon du CBD pour faire évoluer une loi française bien désuète par rapport aux usages des Français. Ce qui colle tout à fait aux premières interventions de son Président qui jugeait que « la politique de lutte contre le trafic doit être en capacité de mieux réguler l’offre dans la rue« .

Des recommandations non-scientifiques

Le CBD jouit d’un statut délicat en France. Il n’est pas classé comme stupéfiant et aucune loi n’interdit son utilisation, ce qui permet aujourd’hui de le travailler sous toutes les formes, des cristaux aux cookies CBD.

Le CBD vient du Cannabis, et principalement de sa fleur qui contient l’essentiel des cannabinoïdes de la plante. Un processus d’extraction permet de le séparer de la plante, et d’éliminer le THC pour obtenir du CBD pur à plus de 99%.

Comment faire alors pour avoir du CBD sans utiliser la fleur, même s’il est extrait en Espagne ? Il faudra poser la question aux savants de la MILDECA, qui ne sauront pas répondre.

Le fait est qu’il est impossible de savoir, une fois le CBD extrait, si de la fleur a été utilisée ou si le chanvre faisait partie d’une des variétés au catalogue européen. A quoi sert alors de faire une recommandation sans avoir les moyens de la faire respecter, si ce n’est passer pour des amateurs ?

Des recommandations qui violent la loi européenne

Last but not least, ces recommandations ne respectent pas la loi européenne sur l’utilisation du chanvre, qui autorise le travail de toutes les parties du chanvre. Les fleurs de chanvre à -0,2% de THC devraient donc être autorisées à la vente, le CBD extrait de la fleur et les huiles à spectre complet également, même en France. Et c’est bien la carte la plus forte dans la main des vendeurs de CBD, qui n’ont pas franchement à s’inquiéter des recommandations de la MILDECA.

Que comprendre alors de ces recommandations ? Que la MILDECA ne maîtrise pas son sujet ? Qu’elle a les mains liées ? Qu’elle protège une loi répressive et inefficace ?

Tant de questions et si peu de réponses. Mais une de sûre : la MILDECA ne sert même pas ses propres intérêts.

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